Le retour du combattant... uh! || ft. ryuji ||

Invité

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Vingt minutes. L'aiguille de la petite horloge poursuivait son cycle habituel pour le plus grand bonheur... ou désarroi de notre blondinette ! Vingt minutes, était-ce peu, ou d'une immensité insurmontable pour sa bonne conscience ? Difficile à dire. Si elle s'écoutait penser, évidemment que c'était terriblement long ! Surtout en ce jour particulier où elle n'avait eu affaire qu'à des boulets et à des dépressifs de la vie... Allez va, encore une vingtaine de minutes à tenir et elle était libre ! Certes, pour une future infirmière digne de ce nom, Sayumi se montrait négligée ainsi, les bras croisés contre sa poitrine. Les quelques patients présents dans cette salle d'attente pouvaient la zieuter d'un drôle d'œil autant qu'ils le voulaient, elle n'en avait foutrement pas conscience... Trop concentrée sur ce cadrant pour réaliser le peu de professionnalisme dont elle faisait preuve, la belle avait fini par gonfler ses jolies joues, impatiente. La malheureuse. Avec le regard qu'elle jetait, on aurait dit qu'elle tentait vainement d'accélérer le temps avec la simple force de sa pensée !! Qu'elle essaye donc... jusqu'à preuve du contraire, elle n'était pas la sœur jumelle d'Hiro Nakamura... Oui oui, le p'tit jap de la série Heroes ! Je précise juste, pour les incultes hein... Ne vous méprenez pas. Yumi adorait son travail. Cela ne l'empêchait pas pour autant d'éprouver un certain raz-le-bol de temps en temps. Simple caprice d'une jeune demoiselle qui souhaiterait souffler et sortir s'amuser, histoire de décompresser un peu... Et pourtant, la nipponne savait pertinemment que ses fins de service n'étaient pas plus terribles qui soient. Puisqu'elle finissait de travailler à 19h00, elle pouvait sans problème enchainer avec son second job au bar. Uh! Bosser, encore ! Voilà pourquoi elle hésitait entre se réjouir ou non de sa journée à l'hôpital ! Tout ça, c'était de la faute à ses vilaines factures qui lui étaient tombées sous le nez, comme par magie !! Si elle ne voulait pas se retrouver à court d'eau et d'électricité, la pauvre allait devoir cumuler les heures de travail, et sans broncher... Plus facile à dire qu'à faire, entre nous. Depuis qu'elle traversait ses petits soucis financiers, la miss ne trouvait même plus le temps pour manger ! Se nourrir avec des barres de céréales énergisantes, ça allait au bout d'un temps quoi.

« PAN PAN PAN! »

Évidemment, il fallait bien un fourbe surexcité dans le décors pour surprendre notre blondinette dans ses plus profonds songes ! Sursautant à ces cris brusques, l'apprentie infirmière amena une main à son cœur. Devant elle se tenait un gamin, l'air effronté, avec un révolver en plastique entre les mains. Sa mère, blessée au tibia, abandonna très vite l'idée de rouspéter après sa progéniture... Par paresse ou fatalité ? Dans tous les cas, le môme s'attarda un à un, à tour de rôle, sur chacun des patients présents dans la salle d'urgence. A défaut de les menacer avec une véritable arme, il se révéla bruyant et fichtrement chieur dans son genre ! A savoir aussi que les enfants et Sayumi... ce n'était pas trop ça ! Enfin si. Lorsqu'ils étaient mignons et sages comme des anges. Logique. A ce niveau, la belle n'était pas pressée de fonder une famille !

« Toi la blonde ! Tu vas mourir ! »

Alors là, ce fut la goutte de trop ! Brisée entre l'envie de l'égorger vif ou de lui sourire innocemment, la jeune apprentie opta pour un sourire des plus crispés. Pour ne pas paraître impulsive, elle dissimula ses poings derrière son dos et lui pria gentiment de se calmer...

« S'il te plait, tu peux faire moins de bruit ? Il y a des gens malades, ici. »

« Crèèèèèèèèèèèève :D »

. . . en vain. Il avait de la chance ce mioche. S'ils ne s'étaient pas rencontrés à son lieu de travail, elle lui aurait déjà botté l'arrière train! (a) Chance ou hasard de circonstance, son médecin en charge débarqua tranquillement de la cabine annexe, une pile de dossier entre les bras qu'il se débarrassa fort aimablement pour les offrir à notre Blondie adorée. Le sourire qu'elle aborda alors, dévia peu à peu en une mimique disgracieuse...

« Sayumi, j'aimerai que tu apportes tout ceci à l'accueil. Il y a beaucoup de petites grands-mères qui sont tombées et que l'on doit suturer... Fais vite! »

Voilà aussi une autre raison pour laquelle elle ne supportait plus cette satanée journée. Depuis la matinée, elle n'avait cessé de courir d'un endroit à un autre, en plus de se coltiner le nettoyage des locaux ! Comme on dit, il y avait des jours avec et des jours sans... Petite pensée pour ces pauvres mamies, également huhu.
Ce fut avec une joie non dissimulée que notre héroïne déboula dans le hall d'entrée avec sa montagne de paperasses, plein les bras. Elle pesta plus d'une fois durant sa marche et manqua de justesse un imbécile bourré, déguisé en Père Noël, avant d'atteindre enfin la destination voulue. A croire que le sort ne s'était pas encore décidé à la laisser tranquille... La nouvelle personne qu'elle découvrit au loin ne fut nul autre que Ryuji. Oui oui, nous parlons bien de ce type trop bizarre mais fort mignon qu'elle soupçonnait de... Rooh et pis nah! Elle devenait peut-être paranoïaque à force... Hm. Mais son petit doigt lui disait qu'elle allait encore devoir se le farcir si elle ne se cachait pas immédiatement !! Ni une, ni deux, elle attrapa l'un des dossiers du guichet et se cacha... bêtement derrière ! --ceci étant un simple réflexe et non un acte de blonde-- Ce fut suite à une flopée torrentielle de feuilles abattues contre le sol qu'elle réalisa sa nouvelle grosse bourde du jour ! Nan mais franchement, il n'y avait qu'elle pour tenir des pochettes à l'envers... Rouge de honte, la pauvre n'eut d'autre option que de ramasser sa bêtise dans des éclats de rires plus au moins étouffés. Qu'ils arrêtent donc !! Sa patience avait des limites... Tcheu. Zeeeen. Ce n'était pas le moment de faire un carnage. Il ne restait plus que... Eehhhh! Nan, il restait encore combien de temps avant la délivrance, là ?! Hmmf.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Embarquant dans le bus, alors qu’il aurait très bien pu prendre une des nombreuses limousines de son grand-père, Ryuji se dirigea vers l'hôpital. Étrangement, Ryuji passait de plus en plus de temps en ce lieu. Allez savoir pourquoi... Mais rien qu’en y allant une fois avec lui vous pourriez probablement comprendre. Si sa malchance et sa trop grande passion pour le sport l’envoyaient souvent à l’hôpital pour des raisons plus ou moins grave, il s’y était toujours opposé en prétextant mille et une raison pour ne pas y aller -en même temps qui aime aller à l’hôpital. Sauf que qu’il avait arrêté de le faire et ce rien que pour voir les beaux yeux de l’infirmière ou l’infirmière au complet tout simplement. Certes, c’était complètement idiot comme raison, mais c’est qu’elle était mignonne. Bon ça ne rendait peut-être pas la raison plus intelligente, mais ça prouvait quand même qu’il était un mec relativement normalement constitué. Néanmoins, il ne faisait pas non plus exprès de se faire mal rien que pour ses beaux yeux, quoi que c’est discutable en fait, il se souciait juste davantage de sa propre santé. En gros, il y allait pour tout et n’importe quoi ne cherchez pas plus loin que cette raison. Bref, cette fois-ci, il venait tout simplement pour un suivi, donc en soit ce n’était pas nécessairement pour voir la demoiselle. Une fois à l’hôpital, Ryuji se dirigea vers la petite personne responsable d’appeler les patients pour lui dire qu’il était là avant de retourner s’assoir à quelque part dans la salle. Du moins c’était l’intention de base, mais son regard fut attiré par un mouvement et il se retourna juste à temps pour voir la vague de papier. Arquant un sourcil, il s’approcha question de voir s’il ne pouvait pas apporter de son aide à une personne. Disons qu’il fut on ne peut plus surpris de voir que la personne en question n’était nulle autre que Sayumi ou la belle infirmière si vous préférez. S’il aurait pu éclater de rire devant la scène, -si, si il aurai totalement été capable- il se contenta de se rapprocher encore plus avant de dire : « Besoin d’un coup de main ? » Ça serait probablement plus simple de l’aider tout simplement même si en soit il aurait très bien pu la laisser ramasser seule elle n’en serait pas morte. Il se pencha donc pour ramasser des papiers avec elle.

Cela dit, ça ne l’empêchait pas de trouver la situation presque amusante. Il ne savait pas pourquoi la pile de papier était tombée, mais ça lui donnait l’opportunité de parler à la miss alors il ne s’en plaindrait pas. Enfin bon, elle serait probablement la grande chanceuse qui ferait le suivi, puis qu’un docteur ne pouvait pas s’occuper de quelque chose d’aussi simple alors autant déléguer à l’infirmière, alors ça ne changeait pas grand chose qu’il lui parle maintenant, si ce n’est qu’il n’aurait pas à entendre des termes médicaux. Il finit par lâcher : « Je sais bien que tu ne pouvais pas résister à l’envie d’attirer mon attention. » le tout accompagné d’un de ses plus beaux sourires. Il plaisantait, bien sur qu’il plaisantait. Ce n’était pas son genre de penser de cette façon, surtout qu’à la base il aurait très bien pu faire quelque chose d’aussi idiot pour attirer l’attention de la demoiselle. La différence étant surtout qu’elle n’avait pas fait exprès, mais ça ce n’était qu’un pur détail voyez-vous. Il finit par se relever avec une partie des papiers avant de les tendre à la demoiselle en question. Les gens recommencèrent peu à peu à retourner à leurs occupations maintenant que le spectacle était terminé. Enfin de toute façon, il n’y avait rien de drôle à la base alors c’était bien mieux comme ça.

Même s’il préférait pouvoir lui parler sans avoir à entendre les termes médicaux, Ryuji n’avait pas grand chose à lui dire. Après tout ne lui avait-il pas parlé uniquement de ses nombreuses blessures, les raisons de ses visites ? Ce n’était pas comme si elle était une grande amie depuis toujours, il ne la connaissait que depuis qu’elle faisait des stages à l’hôpital. N’ayant pas vraiment eu la chance de lui parler d’autre chose, il ne savait pas quoi lui dire en ce moment. Ce pourquoi il finit tout simplement par relever la manche de sa veste découvrant l’attelle qu’il portait en dessous. Toujours un petit sourire aux lèvres il demanda bien que sur et certain de la réponse : « Je présume que c’est toi qui s’occupe de mon suivi ? » Valait mieux pour elle qu’elle accepte directement, après tout il serait très capable de s’arranger pour que ce soit elle qui s’en occupe. Même si dans le fond il n’avait nullement besoin de faire tout un cas puisqu’il n’y avait aucun médecin qui perdrait son temps avec ce genre de détail. Alors naturellement, ça reviendrait en sa responsabilité, mais il avait au moins le mérite d’être ‘docile en sa présence’ il ne faisait de pas de cas même quand il avait mal. Le fait qu’il n’était pas un gosse complètement idiot aidait aussi la chose. Bon il était complètement idiot, mais il n’était pas un gosse et il ne s’énervait pas. Son sourire s’étira légèrement alors qu’il continua de fixer la demoiselle dans la ferme intention de la convaincre si elle n’était pas d’accord à la base. Si seulement il savait qu’elle finissait bientôt.... Comme si ça changeait quelque chose en fait.

Invité

« Besoin d’un coup de main ? »

« Tss! Ou d'un coup de pied, tant qu'on y est... » marmonna-t-elle en silence.

Relax Blondie. Il ne s'agissait que de Ryuji... Pourquoi prenait-elle toujours les choses aussi péjorativement ? Tout simplement parce qu'elle pensait dur comme fer que les gens se moquaient de sa tronche. Ce qui, incontestablement, heurtait sa grande fierté ! De toute manière, elle regrettait déjà ses propres mots et espérait ne pas avoir été entendu par son interlocuteur. Parce qu'en réalité, c'était à elle-même qu'elle en voulait. Pas aux autres. Eux n'y étaient pour rien après tout, si elle se montrait aussi tête en l'air et impulsive... A force de vouloir trop bien faire, la belle se mettait la pression toute seule et elle en avait pleinement conscience. Si sa plus belle ambition était de devenir infirmière, c'était uniquement parce qu'elle souhaitait venir en aide aux personnes, et non les envoyer bouler !! Dès lors qu'elle eut réalisé son manque de contrôle, son regard encore confus se posa sur le jeune homme qui se révéla être Ryuji. Eh ben oui, bien sûr ! Il avait fallu qu'elle s'emporte auprès de lui... Quelle idiote. Sa susceptibilité la perdra définitivement un jour... mais son orgueil, certainement pas ! Ce pourquoi elle ne s'excusa même pas, préférant baisser la tête, l'air très sérieuse dans sa récolte de feuilles. Avec un peu de chance, il n'aura rien capté ! Qui plus est, la nippone ne savait pas exactement pourquoi elle agissait ainsi en sa présence. Coup de pression... ou peut-être était-ce à cause de ce patient qui la troublait de plus en plus... par ses simples visites répétitives ? Qu'importe. Elle ne préférait même pas y penser. C'était la première fois qu'elle se montrait aussi maladroite devant quelqu'un -pour ne pas dire devant lui- donc forcément, cela la fichait un peu mal. Elle perdait de toute sa crédibilité dans l'image de l'infirmière droite et responsable qu'elle s'était bâtie.

« Je sais bien que tu ne pouvais pas résister à l’envie d’attirer mon attention. »

Kekequoi ?? Prise au piège par cette accusation non fondée, la blondinette releva instantanément ses prunelles en direction du beau nippon et... en l'espace d'une seconde, elle baissa vivement la tête, les joues en feu. Voilà qu'une bouffée de chaleur s'emparait d'elle ! Quelle cruche. Elle s'était pourtant jurée de l'ignorer... Comment s'était-elle faite avoir aussi facilement, sérieusement ? Tant bien que mal, elle tenta de canaliser ses émotions et de réadapter une allure droite, plus professionnelle, avant d'entamer le dialogue. Chose qu'elle ne pouvait plus éviter à présent qu'elle l'avait regardé...

« Ohh. Bonsoir Maeda-san... Je m'excuse mais je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. Et j'aimerai à l'avenir, que vous évitiez ce genre d'allusion mensongère.»

Avait-elle besoin d'être aussi stricte ? Elle s'était forcément déjà faite grillée ! Le moins qu'elle puisse faire désormais, était de donner fausse impression. Il juste arrivé au mauvais moment, au mauvais endroit. Cette soudaine teinte rosée n'était en aucun cas de sa faute !

« Et puis hm... merci. »

Pour l'avoir aidé à ramasser son bazar. Cela n'était pas sorcier à comprendre, d'autant plus qu'elle s'inclina formellement en récupérant la pile entassée du jeune homme. Sayumi profita de cette occasion pour lui tourner brièvement le dos, inspirant et expirant de façon soutenue, comme pour se redonner courage. Elle déposa le dossier du patient X bien conformément au guichet et se retourna vers Ryuji dans une expression qu'elle espéra neutre. Comme elle s'en était doutée, ce dernier était revenu pour son dernier soucis en date, l'attelle pour simple explication. Évidemment, il y avait de fortes chances que ce soit elle qui l'examine... Sans avoir à se vanter, la belle connaissait probablement son dossier médical mieux que personne !

« Vous présumez juste... Si vous voulez bien patienter un instant, je vais avertir mes supérieurs de votre arrivé. »

Elle lui présenta une chaise située dans la salle d'attente et fit claquer ses talons au sol pour se diriger dans le cabinet voisin. Une brève conversation eut lieu avec l'un des médecins, et comme prévu, on lui confia le dossier du jeune homme qu'elle glissa habilement sous son bras. Un court laps de temps s'étant écoulé jusqu'à-ce qu'elle ne revienne vers son 'protégé', la nippone offrit un petit sourire d'usage avant de l'inviter à entrer. Étant donné qu'ils n'étaient pas les seuls à l'intérieur, l'apprentie infirmière fit coulisser les rideaux blancs de chaque côté du lit, puis elle s'attarda enfin sur son lui, la main tendue sur le côté pour l'inciter à s'asseoir;

« Alors, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Si vous voulez bien me le permettre, je vais prendre votre tension en premier temps. Pourriez-vous retirer votre veste ? »

Pour ne pas carrément dire 'vos vêtements'... Zut alors! Sans crier gare, son cœur tambourina si sauvagement dans sa poitrine qu'elle douta pendant l'ombre d'un instant qu'il puisse l'entendre... Idiote. Stupide pensée. C'était tout bonnement impossible. Et puis, ce n'était pas la première fois qu'elle disait ça, non plus... Nul autre explication ; elle était vraiment très fatiguée. Voilà, il ne fallait pas chercher plus loin !

Évidemment, Ryuji n’attendit pas une ‘autorisation’ pour l’aider à ramasser ses feuilles. Il l’aurait fait avec n’importe quoi, alors pourquoi pas avec elle. Puis heureusement, il n’entendit pas ce qu’elle dit, quoi que considérant le comportement normal du jeune homme, il ne l’aurait probablement pas relevé même s’il avait entendu. Il n’était pas du genre à se vexer ou même réagir de manière négative. Il se contenta donc de ramasser les feuilles en silence, parce que de toute façon il avait le choix entre ça et retourner s’assoir en silence alors autant l’aider. Il ne capta rien du tout de ce que la miss pensait et ça n’avait rien d’étonnant en fait. À la place, il finit par se relever en lançant une plaisanterie, qu’il ne pensait pas du tout, précisons-le. Il se contenta d’attendre une réaction de la part de ‘son’ infirmière ~~préférée~~, tout en esquissant un beau sourire. Il ne la draguait pas, aussi étonnant que cela puisse paraitre, ce n’était pas son intention, du moins pas tant qu’il était dans cet hôpital pour une raison logique. Il eut à peine le temps de remarquer le rougissement des joues qu’elle baissa la tête, même qu’il se demanda s’il n’avait pas imaginé le fait qu’elle avait rougi. Attendant patiemment une réaction plus concrète, il se retint de s’abaisser légèrement pour voir si elle avait vraiment rougi. « Ohh. Bonsoir Maeda-san... Je m'excuse mais je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. Et j'aimerai à l'avenir, que vous évitiez ce genre d'allusion mensongère.» Un soupir, c’est automatiquement ce qui sortit des lèvres du jeune homme en entendant le ‘Maeda-san’. Il se retint de lui faire remarquer que les gens s’adressaient à son père de cette façon, du moins plus souvent qu’à lui. Évidemment un ‘vous’ suivit le début poli. Certes, elle travaillait en ce moment, elle ne pouvait donc pas se montrer familière comme lui il le faisait, même si en soit il était plus dans le tord qu’elle considérant qu’il ne se connaissait pas tant que ça. « Et puis hm... merci. » Hochant légèrement la tête en guise de réponse au merci, il se demanda pendant un moment s’il pouvait vraiment exiger plus de familiarité. Probablement pas, si lui semblait oublier les convenances du pays, ce n’était pas le cas pour tout le monde. « Y’a pas de quoi. » répondit-il avec un petit sourire. Après quoi il finit par se dire qu’il devrait faire avec la politesse. Enfin ce n’était pas si terrible non plus. Il la regarda donc s’incliner sans rien dire, ni rien faire d’ailleurs.

Finalement Ryuji décida de changer le sujet de la conversation pour quelque chose de plus sérieux, soit la raison de sa visite à l’hôpital. « Vous présumez juste... Si vous voulez bien patienter un instant, je vais avertir mes supérieurs de votre arrivé. » Nouveau hochement de tête suivit d’un déplacement vers la chaise qu’elle avait désigner. De toute façon, il était pratiquement certain que ce ne seraient pas les ‘supérieurs’ qui viendraient le voir alors bon. Comme il l’avait prévu, elle revint quelques instants plus tard après quoi elle l’invita à entrer dans une pièce. Il la suivit donc pour ensuite s’assoir sur le lit. Rendu là, il devait simplement se contenter de suivre les directives qu’elle lui donnerait, rien de bien compliqué. « Alors, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Si vous voulez bien me le permettre, je vais prendre votre tension en premier temps. Pourriez-vous retirer votre veste ? » En entendant ce qu’elle disait au sujet de lui ‘permettre’ le jeune homme ne put s’empêcher de lever les yeux aux ciels -enfin au plafond- il y avait vraiment des gens qui ne le ‘permettait’ pas ? Pour ce qui était d’enlever la veste, il n’y avait aucun problème, ce n’était pas comme s’il faisait particulièrement froid de toute façon. Il s’exécuta tout en répondant à la question. « Je me sens très bien, mon bras semble aller mieux aussi... » Il aurait pu faire l’idiot et lui répondre comme on répondait à un simple ‘ça va’ mais ce n’était peut-être pas une bonne idée de trop faire d’idiotie non plus. Une fois la veste déposée presque délicatement derrière-lui, il s’apprêtait à retirer le chandail également avant de s’arrêter dans son geste pour demander « Le chandail aussi ? » Oui parce que s’il était pour l’enlever dans une minute, il pouvait bien le faire maintenant. Il n’avait jamais été particulièrement pudique et de toute façon au nombre de fois qu’il devait le faire devant le staff médical, ça avait enlevé le peu de gêne qu’il y avait eu à la base, du moins c’était son cas à lui. Ryuji se laissa plus mou afin qu’elle puisse prendre la pression sans trop de problème. Puis comme si le silence momentané l’embêtait il finit par lui demander : « Ton stage se passe bien ? » Sachant qu’elle n’était qu’infirmière stagiaire, il pouvait toujours s’intéresser à si ça allait bien et ce genre de chose, puis en effet, il était probablement trop amical avec elle, mais bon il fallait lui pardonner -ou pas en fait. C’était tout de même mieux qu’un vieux monsieur pervers ou encore que quelqu’un de trop coincé qui ne voulait pas parler, non ?

Invité

Il avait levé les yeux en l'air. Il avait osé ! Était-ce une réaction excessive ?? Du tout. Mais sur le coup, la blondinette ne sut quoi penser en le voyant aborder cette expression. Bien sûr, elle savait pertinemment ce qui avait fait mouche... C'était son 'permettre'. Qui ne le permettait pas, effectivement. Mais que pouvait-elle bien y faire ? Dans le cadre du travail, Sayumi était bien obligée de s'exprimer de cette façon. Politesse, droiture, respect. Même en présence d'un énergumène comme Ryuji, la belle était forcée d'être professionnelle. Ensuite, ça ne voulait pas dire qu'elle souhaitait lui parler plus familièrement en dehors ! Mais plus normalement, sans aucun doute. Si cela avait à se produire un jour, elle s'autorisait même à lui dire le fond de sa pensée ! Chose qu'elle ne pouvait pas faire à l'hôpital, même dans un langage soutenu. Elle n'avait absolument rien contre lui, vous savez. Elle était plutôt curieuse à son sujet, et tant bien, elle cherchait à connaître la vérité. D'accord, Monsieur était un grand sportif qui se faisait souvent bobos, c'était clair. Dès le début, elle avait été désignée pour être l'une des infirmières adjointes sur son cas, certes. Mais y avait-il quelque chose en plus derrière tout ça ? Se faisait-elle de fausses idées ou était-elle totalement à côté de la plaque ? Quelque part, elle espérait que non... Parce que cela foutrait une énorme claque à son égo, et puis elle détestait tout simplement avoir tort !

En réponse à sa première question, le jeune homme lui répondit qu'il allait mieux. Il 'semblait' tout du moins, parce que le doute était toujours là, naturellement. A cela, la jeune apprentie esquissa un léger sourire avant de lui répondre d'une voix posée.

« C'est une très bonne nouvelle. Nous allons vérifier ça. »

Il aurait pu faire l'idiot, oui. Mais à la place il se montra plutôt courtois et c'était tant mieux pour elle ! Contrairement à ce que l'on pouvait croire, Yumi n'aimait pas jouer la demoiselle froide et autoritaire. Lorsque tout se passait comme elle souhaitait, la miss relâchait tout de suite la pression pour dévoiler son côté plus mignon, voir même, innocent... Pour ce qui était du chandail, la blondinette s'arrêta une brève seconde dans son plan de travail pour croiser le regard de son patient, et elle acquiesça d'un signe de la tête.

« Oui, s'il vous plait... »

Elle le lui aurait effectivement demandé d'une minute à l'autre. Ceci étant fait, la belle se tourna légèrement sur le côté comme pour reprendre contenance. Préparation psychologique exige ! Elle avait beau voir des dizaines et des dizaines de personnes se déshabiller au fil des heures... Elle ne pouvait pas en dire autant pour les mecs aussi bien foutus comme Ryuji ! C'était presque un crime. Si ça lui faisait mal aux yeux ? Ohh que oui ! Parce que justement, elle ne pouvait pas se permettre de mater, proprement dit, sans passer pour une sacrée perverse !! Et c'était là aussi qu'elle se demandait pourquoi il ne faisait pas parti de la moyenne maigrichonne du pays... hein! Pourquoi devait-il être aussi parfait ? Dès lors qu'elle eut retint son souffle, la jolie blonde lui attrapa délicatement le bras pour lui passer le brassard tensiomètre. Elle effectua la procédure habituelle et attendit quelques instants avant de le retirer, un brin anxieuse.

« 13,5. Tout est normal. »

Ça, c'était fait. Néanmoins, avait-il prêté attention à ses doigts légèrement tremblants ? La taquinerait-il suite à ça ?? Bon dieu, espérons que non ! Cela risquait très vite l'embarrasser !

« Ton stage se passe bien ? »

Surprise - mais dans le positif de la chose – Sayumi plongea ses yeux dans les siens. Voilà qui était peu courant. En temps normal, seuls les petits vieux et les mamies lui posaient cette question. Ryuji avait beau se montrer un peu trop amical... notre blondinette ne pouvait pas se résoudre à lui en vouloir pour ça. C'était toujours plus agréable d'avoir affaire à des personnalités comme la sienne, même si à première vue, ils semblaient opposés l'un de l'autre. Ceci ne restait qu'une simple impression.

« Dans l'ensemble, oui... »

En voilà une réponse incertaine qui pouvait porter à confusion. Du coup, elle se sentit poussée à se reprendre.

« Enfin, c'est parfois difficile... mais j'aime ce que je fais. Et puis... je ne suis pas de celles qui abandonnent aux premiers obstacles. Ça me motive au contraire, à me surpasser pour la prochaine fois. »

Il ne lui restait plus qu'une année maintenant. Le plus dur était déjà derrière elle.
Sans trop savoir pourquoi, la nipponne eut le sentiment de pouvoir être comprise par ce dernier. Comme sur la même longueur d'onde. Les sportifs ne devaient-ils pas posséder ce même état d'esprit ?

« Est-ce la même chose pour vous ? »

Maintenant qu'elle pouvait avoir la réponse, elle n'allait pas rester dans le doute ! Ce ne fut qu'à partir de ce moment que notre Blondie s'engagea réellement au dialogue. Non pas seulement pour répondre à une successions de questions dans le vent, mais bien par intérêt.

« Votre bras, s'il vous plait... Je vais retirer votre attelle. »

Ce qu'elle fit tout en veillant à ne pas trop rougir sans raison... valable ?

Elle était obligée d’être polie et distante avec lui, ça Ryuji le savait plus que bien, mais ça ne l’empêchait pas de penser qu’il préférerait totalement qu’elle soit un peu moins... professionnelle. Ça serait plus sympa, non ? Pas nécessairement approprié, mais dans tous les cas plaisant. Cela dit, il ne pouvait pas vraiment l’exiger de sa part alors il se contentait de soupirer lorsqu’il entendait un surplus de politesse ou quelque chose du genre. Elle pourrait quand même être presque contente d’avoir un patient tel que lui pendant son stage. Après tout, il serait totalement capable de se faire un truc comme un foulure de la petite orteil et ce sans problème ! Alors elle pourrait voir une bonne partie des blessures plus communes. Puis il n’était probablement pas le patient le plus déplaisant, il ne se plaignait pas, bref il avait quand même ses bons côtés. Heureusement que personne ne se fiait au jugement du jeune homme en fait, après tout il serait très capable de dire qu’il allait parfaitement bien alors que dans le fond son bras serait dans un état lamentable. C’est la raison pour laquelle ce genre de suivi était nécessaire dans son cas, surtout qu’il avait la fâcheuse manie de recommencer le sport avant qu’il ait une réelle autorisation de la part du médecin. Donc bon, valait mieux tout faire vérifier et c’était encore mieux si c’était vérifié par Sayumi. C’était la partie psychologique de la chose nous dirait-il. Enfin c’était aussi la partie la plus plaisante pour lui, ne le nions pas. Bref, il fallait qu’il enlève le chandail aussi, aucun problème. S’exécutant sur le champ, ne remarquant pas du tout le fait que l’infirmière détourna le regard pour se préparer mentalement. Être torse nu ne le dérangeait pas le moins du monde et elle pourrait le mater sans problème, lui ne s’en rendrait probablement pas compte de toute façon. Ayant le sens de l’observation digne de celui d’une moule, soit qu’il ne le remarquerait pas, soit qu’il se dirait naïvement qu’elle ne faisait que s’assurer qu’il n’y avait rien d’anormal chez lui.

Il se laissa faire lorsque Sayumi prit son bras pour prendre sa tension, c’était une normalité et il le faisait tellement régulièrement qu’il aurait probablement pu tendre le bras avant même qu’elle ne le lui demande. Étonnamment, il remarqua les doigts légèrement tremblants et dut même faire un effort surhumain pour ne pas le dire à voix haute. « 13,5. Tout est normal. » Tant mieux me direz vous, s’il fallait en plus qu’il ait des problèmes de tension artérielle de tout ce qu’il se faisait comme blessure... Néanmoins, il avait toujours une grande envie de lui demander de lui ‘expliquer’ les doigts tremblants. Sauf qu’il décida de ne pas le faire. C’était la deuxième fois qu’il prenait une décision logique, mais ça ne serait tarder à revenir normal, ne vous inquiétez pas. À la place, Ryuji se contenta de demander si son stage allait bien. Ça ferait la conversation, puis ça l’intéressait vraiment, après tout ça ne devait pas être le stage le plus facile... « Dans l'ensemble, oui... » Dans le genre réponse clair on peut clairement faire mieux. Parce que ça pouvait dire qu’il y avait des points négatifs, mais que dans l’ensemble c’était plutôt bien comme stage tout comme ça pouvait dire que ça se passait bien, mais qu’elle ne voulait pas être trop positive aux cas où et à quelque part il voulait savoir plus en détail. Ce qui ne tarda pas à arriver, étonnamment. Plutôt difficile ? Ça il n’en doutait pas du tout, mais c’était tant mieux si ça la motivait davantage. Un sourire plus franc s’installa sur le visage du jeune homme, il savait exactement ce qu’elle voulait dire, c’était la même chose dans son cas pour le sport. « Est-ce la même chose pour vous ? » Ryuji la regarda silencieusement pendant un court moment. Ce devait bien être la première fois qu’elle faisait la conversation, enfin. Évidemment, il ne se fit pas prier pour répondre, même s’il dut faire un effort surhumain pour ne pas lui sortir un long discours. « S’il avait fallu que j’abandonne au premier obstacle, ça ferait longtemps que j’aurais arrêter le sport. Il montra son attelle en guise d’exemple avant de continuer. Donc oui, on pourrait probablement dire que c’est le cas pour moi, sauf de mon côté c'est simplement un loisir, je n'en ferai pas mon métier. » Il fallait s'entendre sur le fait que la plupart des gens auraient arrêté à sa place, mais pas lui. Bref, il lui tendit son bras lorsqu’elle le lui demanda, se rapprochant involontairement d’elle -ou pas en fait- par la même occasion. Ce qui en soit ne le dérangeait pas, mais bon autant ne pas trop le montrer il aurait l’air plus bizarre qu’il n’en avait déjà l’air. Après un moment, il finit par poser la question qui l’énervait depuis qu’elle avait passé le tensiomètre. « Est-ce que ça va ? Tes doigts tremblent un peu. » Pour lui, ce n’était pas nécessairement une question embarrassante pour elle, simplement parce que l’idée que ce soit ‘à cause de lui’ ne lui venait pas en tête, il ne voyait pas non plus que ça pourrait être un genre d’anxiété, donc c’était plutôt innocent comme question. Ce n’était certainement pas pour la gêner. Non en fait, il s’inquiétait pour elle et ça se voyait sur son visage.