Une soirée qui débutait, Kaito regardait son portable machinalement, lui indiquant 8h48 p.m. , le vent frais caressait les joues de Kaito et le tintement de la nuit commençait à s’installer. A Tokyo, à cette période de l’année, rester dehors devient parfois difficile et le petit Kaito aimait malgré ça. Il préférait même le froid à la chaleur, enfin en parlant de temps. Car il aime surtout les pains vapeurs à la viande, appelé Nikuman, c’est si chaud et sa fait du bien dans les mains. Il avait passé une assez bonne journée, il ne pouvait pas vraiment s’en plaindre : s’est levé tard, se réveillé devant de bon cornflakes, mangé avec des amis, la journée discuter, s’amuser chez eux. Oui, Kaito ne travaille pas en studio à répéter avec le groupe, car ils font une pause après leur tournée débordante d’émotions. La fatigue se faisait ressentir à chacun et l’inspiration manquait cruellement. Après tout, il peut se permettre de ne pas travailler vu qu’il en a les moyens. Donc il passait son temps à se détendre mais ne mettait pas à côté la musique. Au contraire, il passait beaucoup de temps à retravailler sa technique et à écrire des compositions. Il adorait vraiment ce qu’il faisait, après tout c’est ce qu’il a toujours rêver de faire, jouer de la musique et de vivre de sa passion. Le groupe avait une assez bonne impression et cela lui allait car il en ressentait vraiment l’enthousiasme qu’il avait au départ. La musique, c’est toute sa vie. Il n’a jamais vraiment pu s’en passer.
Dans son manteau bordée de fourrure, un bonnet qui était bien assez grand pour sa tête, ses cheveux qui le protégeaient, sa guitare sur le dos, Kaito regardait l’autre côté de la route. Les gens étaient souriants, ils riaient aux éclats, accompagnés par les bruits sourds de la ville. Peut-être était-ce parce que le temps des fêtes s’approchait et les gens devenaient moins stressés ou juste une impression que Kaito semblait interpréter à sa façon. C’est agréable de voir les gens sourire. Il s’assit un moment, nostalgique de ces moments de fêtes, retrouvait l’air d’autrefois, froid mais accompagnée de cette chaleur. Complètement submergé par ses pensées, il jeta un coup d’œil, c’était 9h15.

« Aie ! Je vais être en retard. »

Un ton déconcerté mais qui faisait plus : « Ce n’est pas si grave ! Kaito, de toute façon tu n''iras pas à cette fête. ».

Effectivement, il devait se rendre à l’anniversaire d’un « ami », mais n’en avait vraiment pas envie. Il marchait d’un pas précipité pour trouver de quoi se nourrir. Ce n’est pas les magasins qui manquaient mais il voulait absolument manger un onigiri! Il finit par se décider à prendre des sushis. Pas loin, il y avait un parc où par habitude il s’installait pour jouer de la guitare. Après avoir sorti sa guitare soigneusement et fermement. Il commençait par un air simple et une ballade qui lui était familière, histoire de détendre ses doigts et les habituer au froid qui faisait. Enchaînant ensuite sur un morceau personnelle, il restait impassible aux passants et aux bruits que faisait les véhicules pas si loin du parc. Il se plongeait quasi-entièrement à sa musique. Assis et levant la tête pour regarder la ville plongée dans l’obscurité. Soudain son portable vibra et fit ainsi taire les cordes.

Un mail : « Hey, tu fais quoi ? On t’attend depuis 1heure, tu comptes venir ou pas ? Ça serait dommage il y a pas mal de filles et l’ambiance est sympa. Envoie-moi un mail si tu changes d’avis. Tcho »

Puis après cette interruption Kaito se remit de plus belle à son œuvre. Il ne voulait pas spécialement que les gens l’écoutent ou lui dise quelque chose, même si cela lui ferait plaisir, mais il avait juste envie de jouer sur un banc à l’air frais d’un parc et se sentir moins seul, jouer pour lui. De toute évidence, il n’ira pas à cette fête. Il préfère plutôt s’installer sur son bon vieux canapé, devant un bon film et se sustenter de pop cornes sucrés en compagnie de son chat ou d’une compagnie amusante. Il trouvait cela distrayant les gens qui le dévisageait et qui se faufilait sans regarder vraiment où ils allaient, ne pouvant s’empêcher de se retourner et murmurant à son voisin. Après tout, on n’a pas vraiment besoin de voir celui qui joue la musique, mais plutôt de l’écouter. Mais dans les représentations, le public ressent et voit de ses yeux la magie du morceau. Il voit ceux qui se cacherait derrière une maison qui semblait de l’extérieur fruste par son ensemble, mais qui à l’intérieur est plutôt calé. Comme, on ne peut pas prévoir les éléments extérieurs à ces lieux comme un parc, plus loin deux chiens assez puissants s’aboyaient dessus. Et cela devenait à la limite du supportable. Puis une jeune fille s’approcha vers Kaito.

« Yo ! J'espère que je ne te dérange pas ! »

Cette phrase suffit à arrêter le jeune musicien et se retourner d’un mouvement d’effarement pour regarder sa voisine. Puis sans qu’il puisse répondre, elle s’assit ensuite à côté de Kaito de façon familière. Elle prit son sac à dos et commença à fouiller. Elle devait sûrement être une sportive ou quelque chose dans ce genre, car elle était vive et en avait l'air. Kaito put entrevoir des affaires dans son sac. Ce n’était pas consciemment, mais Kaito est assez curieux de nature. Il fit même un sourire discret en voyant la jeune japonaise avec tant d’aisance et de tact. Elle finit par sortir un onigiri qui n’avait subit aucun gauchissement. Un onigiri ? Oh, quel hasard.

« Tu en veux ? Ne t'inquiètes pas c'est gratuit et sans poison ! »

Sans poison ? Gratuit ? Déjà que peu de choses sont gratuites dans notre société. Et puis, si elle a évoqué une éventualité d’intoxication, ça devait être pour rassurer Kaito. Il est assez naïf et adore avoir de la compagnie, donc l’intrusion de la japonaise ne lui dérangeait pas. Elle reprit :

« J'aime beaucoup ta musique, Ça fait depuis longtemps que t'en fais ? »

Il finit par répondre à la japonaise avec un instant d’hésitation, comme si il avait voulu reformuler sa phrase :

« Arigato. Oui, cela fait depuis mes 7ans. Et toi, que fais-tu dans la vie ?"

Fit une pause, et regardait l'onigiri tendu par sa voisine.

« Hai, j’en veux bien. Mais je doute de ce que tu dis… Ils sont sûrement empoisonnés ! »

Finissant cette phrase avec un petit sourire acquisiteur. Après tout, un musicien sur un banc, ça fait très clodo.

« Au contraire tu ne me déranges pas, à vrai dire j’aime bien faire connaissance. Il est tard, que fais-tu ici ? Tu sais qu’il ne faut pas parler aux inconnus. »

Il posa sa guitare sur ses genoux et voulut apprendre plus sur sa voisine, mais ne savait pas par quoi commencer. Il prit une bouchée de l’onigiri pseudo non-empoisonné. Et regarda sa voisine en essayant de savoir à quoi elle pensait.

Kaito resta un moment silencieux. Puis la jeune japonaise lui dit qu'elle était étudiante dans une école de danse. Ce qui le surprit, car lui-même aime la danse. Il se mit à rire d'un ton joyeux. Elle reprit en lui demandant qu'est-ce qu'il faisait dans sa vie.
Ce fut un moment de solitude... Il est vrai que son groupe était à son 2ème mois de pause et qu'auparavant ils étaient pas au top, mais ils avaient quand même un bon classement dans la vente de leur album. Après tout les gens se préoccupent peu des musiciens lorsqu'ils ne sont pas fans.

"La danse!? Quel genre de danse?"

Son étonnement ne faisait pas figure de crédibilité, car il s'en doutait. La jeune japonaise avait un corps élancé, elle avait les gestes délicats et par dessus tout, une tête qui lui revenait bien~. Elle était aussi appréciable et pas le genre de fille groupie et dépourvu de sens critique.

"Il faudra que je voie ça de mes propres yeux, un jour." D'un air taquin.

"Moi? Je suis un simple musicien, tu ne me connais pas é.è?! Non, je ne viens pas souvent ici, mais quand l'envie me prend. Lorsque l'inspiration éclore, j'aime bien le partager à l'extérieur, pour savoir si cela attire les gens. Même que dé fois, des gens m’octroie quelque yens pour ma bonne musique."

Il reprit, avec un sourire complaisant.
"Donc tu as l'exclusivité d'entendre un morceau composé par moi-même fraîchement! Je dois avouer... Que sa m'a prit pas mal de temps pour savoir bien jouer... Et toi, tu es adroit à la danse?"

Puis la jeune japonaise disait qu'elle se méfiait et conclut qu'elle ne dirait pas son nom. Elle en avait l'air très amusée. Pour Kaito, cela ne lui posait pas vraiment de problème. Il posa ses yeux un instant sur son portable. Vu que la situation partait un peu au genre de rendez-vous où les gens se posaient plein d'interrogations à la suite pour apprendre à connaître l'autre, cela faisait une ébouriffante atmosphère. Ne sachant pas quoi dire réellement. Et puis, il avait encore un tonne de choses à faire chez lui et ne voulait pas l'importuner plus longtemps dans ce froid.
Il se leva, prit ses affaires et salua poliment l'inconnue.

"Désolé, mais je dois y aller... Merci pour l'onigiri.
On verra bien si nos chemins se recroiseront ^^. Je te souhaite une bonne continuation! Qui sait, peut-être que tu deviendras plus célèbre que moi!~"

Il fit une pause à peine perceptible.

"Les rêves nous permettent d'avancer chaque jour, alors ne les perds jamais de vue Mademoiselle l'inconnue."

Il partit dans la direction du métro en laissant sur le banc une boisson au thé vert et au lait en gage de remerciement.