Quelle idée ! Quelle idée de lui donner la logistique de la salle plutôt que de le laisser se préparer ? Encore en jean et t-shirt, il avait l'air fin dans ce restaurant chic. Un restaurant que son père, comme tous les autres, ouvrait. Il faut dire que son projet de moderniser un peu le domaine de la cuisine était une idée qui taraudait dans la tête du paternel. Et il avait immédiatement pensé à son fils – encore en plein dans les études culinaires, je préfère préciser – pour ce qui était de la décoration de la salle qui accueillerait les VIP's pour une première. A croire que l'on ouvrait une salle de cinéma pour la première d'un film mondialement connu. Quoique là, ce n'était pas si éloigné que ça. Il s'agissait d'une restauration d'une chaîne prisée à travers tout le pays. C'est ÇA qui faisait trembler chaque membre du buta qui, la veille au soir n'avait pas fermé l'oeil de la nuit pour trouver où mettre telles ou telles choses. Et aujourd'hui, date du jour J, n'était pas plus avancé. A chaque fois, quelque chose n'allait pas. S'il mettait le vase avec les belles roses blanches à coté du room service, pour sûr le serveur l'accrocherait et ferait tout tomber. Et s'il le mettait vers la cheminée qui réchauffait allègrement la salle, les roses ne tiendraient pas longtemps. Hiroki semblait vraiment au bord de la crise de nerfs pour combler les décorations du restaurant qui ouvrait dans...
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Kyaaaaaaaaaaaaaaah ! Faut que je me dépêche ! Hiro grouille-toi l'arrière-train !Et c'est là qu'il commença à courir dans tous les sens pendant que papa et maman vérifiait si tout était près dans la cuisine. Plus que trois heures... Trois petites heures avant l'ouverture !
Bon, les breloques étaient toutes posées, maintenant : les tables. Ce n'était pas difficile de poser les assiettes, les couverts et les verres mais alors pour les serviettes, ça, c'était une autre paire de manches. Comment les plier ? Telle était la question. Et s'il s'amusait à faire un origami ? Original et amusant... Oui mais non ! Ce n'était pas un restaurant amusant mais un restaurant chic et bourgeois. Autant contribuer à quelque chose de sobre et élégant... Hum.. un éventail au milieu de l'assiette ? Ouais ! C'est ça, on va faire comme ça ! Il attrapa une serviette en tissu de couleur pêche et commença son dur labeur. Et il dut s'y prendre à quatre fois pour parvenir à confectionner UNE serviette. Ça y est, il était cuit. Tout ne serait pas prêt dans les temps ! Bon, Buta, tu souffles, tu respires calmement et ça ira... Plus facile à penser qu'à faire. Finalement, il parvint au bout d'une heure et quart à tout terminer. Harassé, complètement trempé de sueur, il allait faire une syncope. C'est à ce moment-là que son père arriva, forçant le buta à stopper son geste – parce que oui, il s'apprêtait à s'asseoir histoire de relaxer ses jambes en coton.
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Hiroki, que fais-tu encore là ? Tu n'es même pas prêt. Dépêches-toi, va à l'arrière te changer, un costume t'attends. Et prends une douche, tu me fais honte.Grognant, Hiroki se dépêcha d'obtempérer. Bon, son père était aussi survolté que lui, alors il pouvait lui pardonner ce genre de froideur pour un travail durement accompli. Il se dirigea à l'arrière, contenant un long corridor qui menait à des douches. Douches pour les cuisiniers et personnel qui apprécieraient franchement une douche après un service particulièrement éreintant. Il s'y engouffra, constatant combien c'était aussi sublime que chez ses parents, sur ce coup-là, même pour le personnel ils n'avaient lésiné sur rien. Il prit rapidement sa douche, enfila son costume qui se résumait à un costard noeud papillon – puisque c'était son pêché mignon – et se coiffa rapidement et élégamment. Après tout, tout le gratin serait de la partie, il devait être le plus présentable possible. Une fois fait, il repartit dans la salle, observer si tout ce qu'il avait fait donnait bien, et il se surprit à adorer. Finalement, il était loin d'être mauvais le petit buta. Fier, il alluma les chandeliers au milieu de chaque table et son père lui annonça enfin, que le moment était venu d'ouvrir les portes. Pas moins d'une centaine de personnes avaient répondu à l'appel. Ça ferait du monde ça. Les petits yeux d'Hiroki se mirent à pétiller et il fut en charge de placer quelques personnes, aidés par le reste du personnel. On le félicita, on le gratifia et Hiroki ne perdait en rien son sourire enjôleur de poupon qui fit le bonheur des dames. Au moins, il pouvait se vanter d'attirer autant les jeunes que les vieilles =D.
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Monsieur, votre rendez-vous est arrivé. Salle privé n°3...Rendez-vous ? Quel rendez-vous ? AH ! LE rendez-vous. Quel idiot, avec tout ça, il avait oublié son ami Keiji, la honte éè. Après tout, lui aussi était un VIP en même temps que d'être son meilleur ami. Mais il fut étonné de ne pas avoir vu ce dernier avant... Bref, sans perdre plus de temps, il se rendit au couloir des quelques salles privées, offerte aux plus grandes célébrités internationales et pour les habitués proche qui ne désiraient pas être confondu aux autres. Ou bien encore pour les quelques riches milliardaires qui désiraient se la jouer star internationale, justement, ce qui n'étonna pas Hiroki sur le choix du lama pour avoir une telle sale. Hiroki s'arrêta devant la salle 3 et poussa la porte pour glisser sa tête dans l'embrasure. UH ?! Une fille ! Il balaya la salle du regard, sans avoir reconnu Tamiko, de dos. Ce n'était pas... Keiji... A moins qu'il est changé de sexe. Wow, le choc. Hiroki entra et referma la porte, et le petit bruit de la fermeture annonça son arrivée et la jeune fille se retourna. C'est à cet instant que les joues dues buta virèrent au framboise en reconnaissant...
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Tamiko-chan... ? Ho.. Bonsoir ! J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre Keiji et toi, je ne savais pas qu'il viendrait accompagné. Mais, d'ailleurs...Il observa encore la pièce, comme s'il pensait que le Lama puisse s'être caché sous la table ou derrière un meuble.
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... il est où ?